Le joueur d’échecs (comme moi) qui apprend à jouer au Shogi va y découvrir quelques ressemblances entre les deux jeux, mais aussi de nombreuses différences auxquelles il va devoir s’habituer.
Découvrez ces différences dans cet article, et les conséquences sur la façon de jouer.
Le matériel
- Le jeu d’échecs se joue sur un échiquier de 8 x 8 cases alternativement blanches et noires, alors que le Shogi se joue sur un shogiban de 9 x 9 cases de couleur uniforme. Notons qu’aux échecs, la seule fonction de la couleur des cases est de pouvoir facilement repérer les diagonales. Cela n’est plus possible aussi facilement avec un shogiban. Une petite aide est toutefois fournie par les quatre points qui délimitent quatre coins de taille 3 x 3 cases.
- Il y a 6 types de pièces aux échecs (le pion, le cavalier, le fou, la tour, la dame et le roi) contre 8 types de pièces au Shogi (le pion, la lance, le cavalier, le général d’argent, le général d’or, le fou, la tour et le roi).
- Aux échecs, les pièces des deux joueurs sont différenciées par leur couleur (claire ou sombre), alors qu’au Shogi les pièces des deux camps sont identiques et se différencient par la direction vers laquelle elles pointent.
Les règles du jeu
- Le roi, la tour et le fou se déplacent de la même façon aux échecs et au Shogi. Les autres pièces ont des déplacement différents.
- Aux échecs, seul le pion qui atteint la dernière rangée doit être promu (immédiatement). Au Shogi, toutes les pièces hormis le roi et le général d’or peuvent être promues (sans que cela soit en général une obligation) lorsqu’elles entrent, se déplacent dans ou sortent de la zone de promotion constituée des trois dernières rangées.
- Aux échecs, le pion est promu en une pièce de type existant (dame, tour, fou ou cavalier). Au Shogi, les pièces sont promues dans des pièces nouvelles.
- Aux échecs, les pièces qui sont prises à l’adversaire disparaissent définitivement de l’échiquier. Au Shogi, une pièce qui est prise à l’adversaire peut être parachutée sur le shogiban et revient donc en jeu. Cette différence explique pourquoi les pièces des deux joueurs ne sont pas différenciées par leur couleur au Shogi. La possibilité de parachutage conduit à de nombreuses différences dans le déroulement de la partie (voir plus bas).
Article complet sur les règles des échecs
Le déroulement de la partie
- Depuis la fin du XIXe siècle, le joueur qui a les pièces de couleur claire (« les blancs ») commence la partie aux échecs. Au Shogi, c’est le joueur appelé Sente qui commence la partie. Par une convention dont j’ignore l’origine, ce joueur est parfois appelé « les noirs ».
- Les pièces pouvant disparaitre petit à petit de l’échiquier, les positions ont tendance à se simplifier aux échecs (même si les fins de partie sont parfois compliquées à jouer). Au Shogi, le parachutage conduit à des positions complexes tout au long de la partie.
- Par conséquent, il y beaucoup plus de parties nulles aux échecs qu’au Shogi.
La cadence de jeu
- Aux échecs, le type de cadence de jeu le plus utilisé est la cadence Fischer (du nom du célèbre joueur d’échecs américain, champion du monde en 1972), dans laquelle chaque joueur dispose d’un temps initial (par exemple 1h30) complété par un incrément de temps (par exemple 30 secondes) pour chaque coup joué. Les incréments qui ne sont pas utilisés complètement se cumulent.
- Au Shogi, les joueurs disposent initialement d’un temps fixe (par exemple 45 minutes). Lorsqu’un joueur a épuisé ce temps, il dispose pour chaque coup d’un temps fixe (par exemple 30 secondes) appelé byoyomi. Ces temps additionnels ne se cumulent pas d’un coup sur l’autre.
Pour aller plus loin
Vous pouvez lire la comparaison suivante entre les échecs et différents autres jeux dans cet ancien article de Larry Kaufman: shogi.net/shogi-l/Archive/1999/Nfeb07-06.txt
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